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Arraial do Cabo ou la baie des contrastes, du 02/02/2023 au 09/02/2023

Photo du rédacteur: Chloé CossinChloé Cossin

Dernière mise à jour : 19 avr. 2023


Le Brésil est bien connu pour ses forêts mais c’est aussi un pays côtier qui recèle d’une faune et d’une flore marine très riches. Venez découvrir avec nous « l’Amazonie bleue » … Direction Arraial do Cabo dans l’état de Rio de Janeiro. Pourquoi cette destination ? Principalement parce que cette côte rocheuse abrite un des biomes marins les plus riches de tout le Brésil et très spécifique. En effet, entre les îles de la baie, un phénomène de résurgence fait remonter des eaux froides dans les eaux tropicales permettant ainsi la cohabitation d’une faune marine typique des milieux tropicaux avec une autre plus adaptée à des milieux froids. Cette incroyable biodiversité saute aux yeux. Il suffit d’enfiler un masque et un tuba pour en profiter !



Arraial do Cabo, entre protection et surexposition...


Afin d’en savoir plus sur la faune marine, nous rencontrons une équipe de chercheuses du laboratoire d’écologie et de conservation des milieux récifaux de l’UFF (Universidade Federal Fluminense) qui nous amènent plonger dans une réserve protégée. Cette aire protégée possède la dénomination de RESEX (Reserve Extractiviste). Il s’agit d’une unité de conservation écologique et sociale inaugurée en 1997, ayant pour but de protéger à la fois la biodiversité et des méthodes de pêche traditionnelles et vivrières.

«En vingt ans le tourisme a explosé. Lorsque j’ai commencé dans les années 2000 à travailler ici, il n’y avait que 30 bateaux dans le port. Aujourd’hui il y en a plus de 350. »

L’instauration de cette aire protégée est primordiale pour le maintien de l’écosystème dans une région où la pêche intensive et le tourisme sans foi ni loi font rage… Marcel, capitaine du bateau de l’expédition de recherche et résident d’Arraial do Cabo nous confie : « En vingt ans le tourisme a explosé. Lorsque j’ai commencé dans les années 2000 à travailler ici, il n’y avait que 30 bateaux dans le port. Aujourd’hui il y en a plus de 350. ». En effet, au début des années 1970, les plans d’investissements visant à désenclaver les régions côtières face à la demande touristique exposent les littoraux. Même si Arraial do Cabo est touchée plus tardivement, un tourisme de masse et anarchique s’impose comme activité économique principale, entrainant des conflits quant à l’utilisation des espaces maritimes entre les populations locales, vivant de la pêche traditionnelle, et les vacanciers. A cela s’ajoute la pêche intensive, la pêche illégale et la quasi-absence de contrôle et surveillance de la zone qui achèvent de mettre en péril cet écosystème. Pour la petite anecdote, durant la plongée dans la RESEX, nous tombons nez à nez avec un pêcheur qui chasse illégalement au harpon… Mais « pas vu pas pris » comme dit le dicton…


Arraial do Cabo : hotspot de biodiversité



Arraial do Cabo est marquante par ses contrastes : au spectacle désolant du désordre touristique s’oppose la beauté et la quiétude de l’écosystème marin. Durant nos plongées, nous avons la chance de pouvoir observer des poissons globes, des raies, des murènes léopard, des coraux…, mais surtout de nager avec des tortues, doyennes des océans...

Le littoral brésilien abrite 5 des 7 espèces de tortues existantes. Nous en avons identifié trois différentes lors de nos plongées : la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue caouanne (Caretta caretta) et la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea).

C'est un fait bien connu, la menace d'extinction pèse sur les tortues de mer. Selon la WWF, 6 des 7 espèces de tortues sont mises en danger par le changement climatique, la pollution de leur habitat, le braconnage et les prises accidentelles.


Ainsi, la protection de leur zone de reproduction et d'alimentation apparaît comme primordiale à leur conservation. Dans la RESEX de Arraial, on découvre avec bonheur que des tortues il y en a à foison ! D'ailleurs, comme nous le fera remarquer Juliana Fonseca doctorante au Reef Systems Ecology and Conservation Lab

« Les tortues ici c'est comme les pigeons, il y en a partout ! ».


Leur omniprésence fait de la région un site d'intérêt pour leur étude et encouragent les scientifiques à monter des projets de monitoring tels que le projet "Mar de Tartarugas" en 2009. Ces projets sont essentiels à leur protection puisque même au sein de l'air protégée les menaces persistent : nous avons assisté à un triste spectacle, une tortue piégée dans des filets de pêches tendus le long de la côte. Cette tortue nous rappelle que le combat pour la préservation des écosystèmes n'est jamais gagné et qu'il faut sans cesse redoubler d'efforts et de moyens pour qu'on en voie les bénéfices...







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