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Du 21 au 28 Janvier : Visite de l'observatoire des oiseaux de la Mantiqueira (OAMa)

Photo du rédacteur: Chloé CossinChloé Cossin

Le 21 janvier, après notre court séjour à Rio de Janeiro (voir post précédent), nous partons en direction de la Serra da Mantiqueira où nous sommes attendus à l'OAMa (Observatório de Aves da Mantiqueira). Au programme : exploration de la région, observation et bagage d'oiseaux avec des scientifiques qui effectuent des travaux de recherche sur le terrain.



image de l'observatoire des oiseaux OAMa

UN PEU DE CULTURE...


Tout d'abord, un petit mot sur la région ! "Serra" en portugais veut dire chaîne de montagne et Mantiqueira, en langue Tupi (langue amérindienne), signifie la montagne qui pleure. Cette chaine de montagne se trouve à cheval entre trois états brésiliens : Rio de Janeiro, Minas Gerais et São Paulo.

La Serra da Mantiqueira est une zone de première importance pour le sud-est du Brésil à plusieurs niveaux.

La région, d'où plusieurs fleuves prennent leur source, tels que l'Aiuruoca ou le Rio Grande, est pourvoyeuse d'eau douce pour de nombreuses villes du Sud-Est. Durant notre séjour, nous n'avons pas manqué de remarquer les nombreuses cascades, appelées "cachoeiras", les cours d'eau, piscines naturelles... cette richesse en eau a, par le passé, fait l'objet d'un programme de conservation récompensé par l'ONU !



L'eau étant source de vie, la Mantiqueira est donc un important réservoir naturel de biodiversité. Biome de la Mata Atlântica, cette aire abrite un écosystème riche. Bien qu'elle soit depuis 1982 une aire protégée, la Mantiqueira a subi durant les temps coloniaux, de sévères dommages... Au début préservée par son inaccessibilité, elle ne tarde pas à céder à l'avancée des colons et devient une aire majeure de déforestation. Extraction minière, élevage, cultures de canne à sucre, café et utilisation du bois d'Araucaria pour la fabrication de charbon ne tardent pas à décimer la forêt.


Image de l'élevage extensif dans la région de la Mantiqueira (la forêt tropicale n'existe plus...)

Aujourd'hui, même si l'on constate de grandes étendues boisées, la biodiversité peine à retrouver son abondance originelle et certaines espèces endémiques ont définitivement disparus du paysage.


Certains locaux veillent malgré tout à la sauvegarde de la Mantiqueira et nous en avons rencontrés ! C'est le cas de Lino Matteus de Sá Pereira. Ancien membre international de la National Geographic Society et défenseur des terres de la Mantiqueira. Dans sa maison au milieu de la forêt, ce dernier nous livre le témoignage de ses vingt ans de combat qui ont permis à cette terre de devenir aire protégée. Qui sait si après lui la Mantiqueira résistera aux menaces émergentes que sont l'urbanisation et le tourisme...


Lino Mattheus dans sa bibliothèque

L'OBSERVATOIRE OAMa !


Au cœur de la forêt luxuriante, Luiza et Affonso nous accueillent à la fazenda de Boa Vista. L'accès y est difficile et c'est ce qui donne aussi du charme au lieu, on se sent seuls et aussi tellement privilégiés de pouvoir côtoyer la nature avec une telle proximité.

Il y a 5 ans, Luiza et son mari Pedro créent l'observatoire des oiseaux. La Mantiqueira a beau être un grand réservoir d'avifaune, aucune étude ornithologique n'y a jamais été menée... ainsi, l'OAMa a pour ambition de créer une base de données sur les oiseaux de la région afin de pouvoir étudier les espèces endémiques, leur comportement, cycles de reproduction etc. si particuliers à la région.

Leurs travaux s'inscrivent aussi dans une démarche de protection des espèces endémiques.`

Vous vous demandez peut-être comment récolter les données sur les oiseaux et réaliser leur suivi... cela fonctionne par un processus de capture-bagage-relâchées. 2 fois par trimestre, avant le lever du soleil, des filets à mailles très fines, visant à ne pas blesser les oiseaux, sont tendus entre 50cm et 2m du sol. Toutes les 10 min les filets sont inspectés afin de ne pas laisser les oiseaux se débattre. Lorsqu'un oiseau est trouvé, Luiza et Affonso se munissent d'un petit sac en tissu dans lequel ils glissent l'oiseau et le ramène à la table d'observation. On commence alors à prendre différentes mesures : sexe, tranche d'âge, poids, taille des ailes, du corps, qualité des plumes... à la fin, si l'oiseau n'avait jamais été capturé, on lui appose un anneau à la patte portant un numéro unique qui permettra de le reconnaître et d'en faire un suivi.

Luiza et Affonso travaillent avec beaucoup de soin afin que ce procédé soit le moins stressant et intrusif pour l'oiseau.


NB : Tous les oiseaux capturés par OAMa sont traités de la manière la moins invasive qui soit, et relâchés le plus rapidement possible, toujours en bonne santé !

ET NOUS DANS TOUT ÇA ?


Durant ce séjour à OAMa, nous avons logé directement au sein de l'observatoire ! Une grande maison avec chacun notre chambre, dans un cadre magnifique (photo à l'appui !) et surtout au plus près de la faune et la flore de la Mantiqueira.

Grace à Luiza et Affonso, nous avons pu découvrir d'abord leurs travaux sur les oiseaux, mais aussi bien d'autres choses. Ils nous ont aidé à nous familiariser à cette forêt tropicale, reconnaître les oiseaux, animaux et plantes. Ils nous ont également fait rencontrer des gens comme Lino (on est vraiment fan de ce personnage !) ou Viggi qui font partie des acteurs de la Mantiqueira.

C'était aussi pour nous l'occasion de tester quelques randonnées : une bonne mise en jambe pour préparer la Patagonie qui arrive vite !





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